Une station houlomotrice australienne qui fait des vagues
La première station houlomotrice en Australie, au large de Perth, fait des vagues jusqu’en Europe. Cette station, qui transforme l’énergie cinétique des vagues (ou de la houle) en électricité, a pour l’heure une capacité réduite : 240 kW (kilowatts). Mais l’entreprise à l’origine de l’innovation, la start-up Carnegy Wave Energy, travaille sur un prototype qui devrait fournir près d’1 MW (mégawatt). L’idée est intéressante, car le talon d’Achille des énergies renouvelables (EnR) tient justement à ce que leur productivité varie beaucoup en fonction des conditions climatiques. C’est ainsi que la production d’énergie par des procédés hydrauliques est en mesure d’augmenter de 15 % les années de fortes précipitations ou, à l’inverse, de baisser de 30 % les années de grande sécheresse. Les stations houlomotrices, qui ne connaissent pas ce type d’aléas climatiques ont donc de beaux jours devant elles.
La puissance hydraulique en quelques chiffres
A l’échelle mondiale, l’énergie hydraulique produit 3 500 TWh (térawattsheure) d’électricité chaque année. L’hydroélectricité représente le cinquième (20 %) des capacités électriques installées ; le parc global d’hydroélectricité est de 1 040 GW, selon Enerdata (chiffres 2011). Plus incroyable encore: une dizaine de pays dans le monde, dont quatre sont en Europe, produisent plus de 50 % de leur électricité via l’énergie hydraulique : Norvège, Brésil, Colombie, Islande, Venezuela, Canada, Autriche, Nouvelle-Zélande, Suisse, etc. Parmi ces derniers pays, la Norvège et le Brésil se distinguent tout particulièrement, puisque l’électricité qui y est produite provient, respectivement, à 98 % et à 86 % de l’hydraulique ! Des chiffres qui laissent rêveurs les amoureux du tout-écolo.
En France, on ne compte pas moins de 400 concessions hydroélectriques d’une puissance supérieure à 4,5 MW, soit une puissance d’environ 24 GW. D’après les chiffres du Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie, avec une moyenne de 70 TWh/an, l’hydroélectricité assure environ 12% de l’électricité produite en France en 2009; mais, chiffre plus notable: 90% de la production d’électricité issue des énergies renouvelables est de l’énergie hydraulique. La puissance hydraulique française se décline avec d’autres chiffres tout aussi spectaculaires : le groupe EDF-GDF ne possède pas moins, en effet, de 640 barrages et 447 centrales de production.
Au vu de ces chiffres, comprend pourquoi le dernier Grenelle de l’Environnement s’est fixé comme double objectif d’accroître, d’ici 2020, la production française d’hydroélectricité de 5 TWh/an et d’atteindre des moyennes de pointe de 3000 KW.
Des atouts majeurs
En France, l’hydroélectricité provenant des « grands barrages » est par exemple mobilisable en moins de 15 minutes ; elle peut fournir, en énergie d’appoint, de très grandes puissances. Elle assure donc de manière efficace et irremplaçable l’équilibre et la sécurisation du réseau électrique. Un autre atout majeur est la diversité de l’énergie hydraulique. On en dénombre cinq grandes formes : l’énergie cinétique des vagues, l’énergie marémotrice (liée aux mouvements des marées), l’énergie hydrolienne (basée sur les courants sous-marins), l’énergie thermique des mers et, enfin, l’énergie osmotique (liée au phénomène d’ionisation généré par l’osmose qui se produit lors de la rencontre d’eau douce et d’eau salée). La France particulièrement bien dotée en côtes, sans que soit considérés les Dom-Toms, possède sans nul doute un potentiel hydraulique marin considérable qui ne demande qu’à être exploité.
Le développement de l’économie verte, dans l’hexagone, pourra difficilement se passer de la force des mers et des océans.
