La COP 21 : un pas vers la Révolution verte ?

De la COP à la pré-COP !

Tout le monde parle déjà de la COP 21, qui se déroulera à Paris du 30 novembre au 11 décembre sous la présidence du ministre français des affaires étrangères, Laurent Fabius. Son importance est telle qu’il a été décidé de mettre en place, à Paris, du 8 au 10 novembre, une Pré-COP. Laurent Fabius annonce que cette dernière « qui réunira près de 80 ministres pour discuter de l’ensemble des grands évènements de l’accord, devra permettre de progresser sur ces questions centrales de l’ambition à poursuivre ».

L’ambition de la COP 21

Cette ambition, tout le monde la connaît : limiter les émissions de gaz à effet de serre dans le monde, afin que le réchauffement climatique ne passe pas la barre fatidique des 2° C. De fait, cette pré-COP a déjà, elle-même, été précédée par un travail préparatoire mené par chacun des 195 pays participant à la COP 21 et visant à définir leurs besoins énergétiques pour les 10 ou 15 ans à venir et les moyens d’y répondre sans augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Cela signe une nette prise de conscience.

Mais, selon le GIEC (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), pour respecter l’objectif des 2° C, les émissions de CO2 devront rester en deçà de 1000 gigatonnes jusqu’en 2050. Or, si l’on en reste aux engagements actuels, d’ici 2030, les émissions atteindront déjà les 748 gigatonnes selon les projections des experts de l’ONU.

Un rapport de l’ONU équilibré

Le rapport de l’ONU vient d’être publié, fin octobre. D’après Laurent Fabius « Ce rapport montre que les contributions nationales permettent de changer la donne et nous éloignent du pire, c’est-à-dire d’un réchauffement à 4-5°C ou plus ». Il est d’accord en cela avec Christina Figueres, secrétaire générale de la Convention climat à l’ONU. Même si « Le chemin qui est fait est loin d’être négligeable », selon le climatologue Jean Jouzel, ancien vice-président du GIEC, ce n’est pas suffisant. D’après les experts, en effet, les engagements actuellement contractés par les différents pays « nous placent sur une trajectoire entre 2,7° et 3°C » ; une augmentation de température qui risque d’entraîner encore des désordres climatiques majeurs. Il faut donc faire mieux. Mais comment ?

Comment changer la donne ?

Les principaux pollueurs de la planète sont tout d’abord la Chine, qui à elle seule représente le quart des émissions de CO2 de la planète (environ 25 %), les Etats-Unis (15%), puis l’Union Européenne (10%), et enfin l’Inde (6%) et la Russie (5%).

Au vu de ces chiffres, plutôt éloquents, on comprend que le problème du réchauffement climatique comporte des implications économiques et géostratégiques majeures : la Chine et les Etats-Unis, qui sont les deux premières puissances économiques mondiales au coude à coude, contribuent à la hauteur de 40 % aux émissions de gaz à effet de serre qui polluent la planète.

Rien n’adviendra donc de vraiment positif, si nos deux géants ne prennent pas l’engagement de fortement diminuer leurs émissions de CO2 et autres gaz à effet de serre. Mais ces engagements sont-ils envisageables dans le contexte géopolitique et économique actuel ? Le commencement d’une révolution verte ne passe-t-il pas d’abord, quoi qu’on en dise, par une révolution d’ordre économique et politique ?

Marie Renaut
Marie Renaut
Marie Renaut est blogueuse nature et elle nous fait partager sa passion de l'écologie et du développement durable.

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